À quoi ressemblent le vieillissement et bien-être pour les personnes âgées LGBTQI au Canada?
Le vieillissement est loin d’être une expérience uniforme. Les inégalités sociales et systémiques affectent différents groupes de différentes manières. Les problèmes auxquels sont confrontées les personnes âgées peuvent être très différents, tout comme leurs priorités et leurs idées sur ce que signifie vieillir et bien vivre.
Pour les personnes âgées lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer et intersexuées (LGBTQI) au Canada, à quoi ressemble et à quoi pourrait ressembler « vieillir et bien vivre »? Et quels changements sociaux sont nécessaires pour permettre à ces personnes de bien vivre et de bien vieillir, comme elles le désirent?
Rapport de recherche
Le rapport de recherche d’Egale « Bien vieillir et bien vivre pour les aîné.es LGBTQI au Canada : conclusions de l’enquête nationale » se penche sur ces questions afin de mieux comprendre les principaux problèmes auxquels sont confrontées les personnes âgées LGBTQI au Canada, de nouer des liens et d’entamer des conversations sur ce que peut être le vieillissement. Il vise aussi à fournir des recommandations pour aborder les inégalités afin que les personnes âgées LGBTQI puissent bien vieillir, comme bon leur semble.
Principales conclusions
L’emploi
L’emploi
Les trajectoires professionnelles antérieures des participant·es ont été façonnées par les conditions historiques de pathologisation et de criminalisation des identités LGBTQI. Cette discrimination continue d’affecter les personnes âgées LGBTQI, y compris leur sécurité économique à un âge avancé. De multiples facteurs ont également façonné les emplois et les carrières des participant·es, et l’emploi était étroitement lié à l’éducation et à la situation économique. Les participant·es ont soigneusement abordé l’identité et le fait d’être au travail, les personnes âgées LGBTQI éprouvant à la fois la peur d’être dénoncées en tant que membres de la communauté LGBTQI et de vivre de la discrimination, ainsi que des expériences positives sur le lieu de travail. Les personnes âgées LGBTQI qui recherchent activement du travail à un âge plus avancé sont confrontées à un obstacle supplémentaire lié à l’âgisme.
Le logement
L’accès à un logement abordable et sûr est une question nationale qui transcende les frontières générationnelles et géographiques. Parmi les participant·es, les propriétaires comme les locataires ont exprimé leurs inquiétudes quant à la hausse des coûts du logement, y compris leur capacité financière à payer leur loyer et d’autres dépenses de subsistance. Les coûts de location du logement étaient si élevés pour certain·es participant·es qu’iels ont déclaré devoir travailler pour subvenir à leurs besoins fondamentaux. Les préoccupations concernant la sécurité, l’appartenance et le fait d’être une personne LGBTQI étaient également des considérations majeures pour les participant·es au moment de considérer un déménagement. Les personnes âgées LGBTQI veulent avoir accès à des médecins de famille et à des fournisseur·euses de soins affirmatifs. Les personnes vivant dans les zones rurales sont confrontées à des obstacles croissants pour accéder à ces soins.
Les liens sociaux et leur rupture
Les participant·es disposaient d’un large éventail de réseaux sociaux, et bon nombre de ces personnes entretenaient des liens avec leur famille d’origine, leur famille choisie ou un mélange des deux. Les ami·es et la communauté sont apparu·es comme d’importantes sources de liens sociaux et de soutien, tout comme la participation à différents efforts d’activisme et de bénévolat, à des groupes confessionnels et à des activités récréatives. Certaines personnes âgées LGBTQI ont également perdu tout contact avec leur famille, leurs ami·es et leur communauté au cours de leur vie, dans certains cas en raison du rejet de leur identité. La pandémie de COVID-19 a eu un impact significatif sur la vie sociale des participant·es et a fait ressortir des dynamiques et des défis sociaux sous-jacents.
L’accès aux soins de santé
Les personnes âgées LGBTQI que nous avons interrogées ont décrit une multitude d’expériences liées à l’accès ou à la tentative d’accès aux services de santé. Elles ont décrit leurs difficultés à trouver des fournisseur·euses de soins et à naviguer dans les systèmes de santé, avec les décisions liées à la divulgation de leur identité et les expériences avec des soins de santé qui s’étaient bien déroulées ou qui, au contraire, pourraient être considérablement améliorées. Les participant·es avaient des besoins variés en matière de soins de santé et vivaient avec diverses maladies chroniques, notamment l’arthrite, le cancer, la dépression, le VIH et les maladies respiratoires, pour lesquelles iels cherchaient à obtenir des soins. Les participant·es avaient des points de vue différents sur la santé et le bien-être, ainsi que sur ce qui est nécessaire pour bien vivre, y compris les considérations liées à la santé et au-delà de celles-ci.
La mort et le bien-être en fin de vie
Même si la mort et le fait de mourir sont parfois considérés comme des sujets tabous, les participant·es ont fait part de leurs expériences, de leurs perspectives, de leurs craintes et de leurs souhaits concernant la mort et la fin de vie. Les participant·es ont abordé la mort, le fait de mourir et la fin de vie sous divers angles, notamment social, interpersonnel, spirituel et éthique. Iels ont réfléchi aux questions relatives aux soins, à la foi et au changement, et ont aussi discuté de la mort et de la fin de vie avec différentes combinaisons de pragmatisme, de gratitude, d’inquiétude et d’abandon face à l’inévitable. Finalement, les participant·es ont partagé leurs philosophies générales concernant la mort et la fin de vie, et ces philosophies étaient liées à leurs idées concernant le bien-être, ainsi qu’aux valeurs qui dictaient leur vie.
Acknowledgements
Nous remercions toutes les personnes qui ont participé au projet et ont si généreusement partagé leur temps, leurs expériences et leurs idées.
Cette recherche a été financée par la Slaight Family Foundation
Pour plus de questions au sujet de ce projet, veuillez envoyer un courriel à research@egale.ca.