L’inclusion des personnes trans dans le sport, en particulier les femmes trans, a été jugée controversée par de nombreux récits anti-2SLGBTQI. Les politiques concernant l’inclusion, ou l’absence de telles politiques, entraînent des répercussions profondes qui vont bien au-delà du domaine du sport et qui influencent l’inclusion plus large des personnes trans dans la société. La participation à des activités sportives peut grandement améliorer la santé physique et mentale des personnes trans, ce qui permet de sauver des vies et de promouvoir le bien-être général.
Cette ressource explique la réalité derrière de nombreuses allégations anti-trans.


Les allégations :
Les femmes trans ont un avantage biologique dans le sport féminin, sans égard à d’autres facteurs.
La réalité
Cette allégation reflète davantage le sexisme dans le sport que l’évaluation exacte de la capacité des femmes trans dans le sport. La concentration d’anxiété autour des niveaux de testostérone dans le corps d’une personne rappelle directement la rhétorique sexiste selon laquelle tout homme peut mieux réussir qu’une femme dans le sport, peu importe ses aptitudes et ses capacités. En même temps, cela rabaisse les femmes, vilipende faussement les femmes trans et surestime les prouesses athlétiques de tout homme cisgenre moyen.
Les femmes trans sont déjà assujetties aux exigences de suppression des niveaux de testostérone au niveau olympique. Un rapport de 2023 commandé par le Centre canadien pour l’éthique dans le sport a précisé que rien ne prouve que les athlètes transgenres aient un avantage biologique après 12 mois de suppression de la testostérone.
Pourquoi célèbre-t-on d’autres avantages biologiques, mais quand il s’agit du corps des femmes, cela devient une question d’équité ? Par exemple, Michael Phelps est louangé pour ses nombreuses différences génétiques qui lui donnent un avantage dans son sport, mais Caster Semenya est scrutée à la loupe pour le sien.

Les allégations :
Les femmes trans dominent largement le sport féminin de niveau élite.
La réalité
Les femmes trans sont autorisées à participer aux Jeux olympiques depuis 2004. Une seule femme trans a participé aux Jeux olympiques féminins depuis (en 2021) ; elle n’a pas remporté de médaille.
Les personnes trans et non binaires se heurtent depuis longtemps à des obstacles à l’inclusion dans le sport. Une étude menée par Trans PULSE Ontario en 2014 a révélé que 44 % des personnes trans et 54 % des personnes non binaires ont évité de se rendre à un gymnase ou à une piscine par crainte de subir du harcèlement ou de la violence. Une étude menée en 2017 auprès de 1 008 athlètes canadien·nes a révélé que 67 % des athlètes LGB et 85 % des athlètes trans ont vécu au moins un épisode homophobe. Il n’est pas surprenant que ces barrières limitent le nombre d’athlètes trans d’élite.

Les allégations :
Exclure les femmes trans protégera le sport féminin.
La réalité
Il y a beaucoup d’autres domaines prioritaires auxquels il faut accorder de l’importance, comme le manque de femmes dans le leadership sportif, le manque de couverture médiatique, l’équité salariale, l’accès égal, le racisme, le sexisme et la misogynie. Selon l’organisme Femmes et sport au Canada, exclure les femmes trans ne réduira pas les obstacles auxquels les femmes cisgenres font face dans le milieu du sport.
En fait, exclure les femmes trans finira par nuire à toutes les femmes. Il existe déjà un historique d’examen minutieux des femmes qui ne sont pas jugées suffisamment féminines, ce qui mène à des processus invasifs de « vérification du sexe » pour les athlètes féminines et les athlètes ayant des variantes intersexuées. Les politiques visant à exclure les femmes trans imposeront une réglementation supplémentaire sur le corps de toutes les femmes, alors que la recherche montre que les femmes dans le sport craignent déjà pour leur sécurité personnelle, et qu’elles ressentent de l’anxiété par rapport à leur performance et à leur apparence personnelle. Pour exclure les femmes trans, on peut alors accuser n’importe quelle femme d’être trans ; quand une femme devient-elle « trop forte », « trop masculine », « trop athlétique » de façon à mériter d’être examinée ? Cette ligne de pensée continue de suivre les valeurs sexistes selon lesquelles les femmes ne peuvent pas être vraiment performantes dans le sport.

Les allégations :
Les politicien·nes se soucient du sport féminin.
La réalité
Plutôt que d’écouter et de consulter les organismes qui travaillent à l’équité des genres pour les femmes dans le sport, les politicien·nes créent une réalité où seront présentées les personnes trans comme étant une menace sous le couvert de l’excuse de « protéger les femmes ».
C’est une tactique politique alarmiste pour influencer l’électorat et l’opinion publique. Il s’agit un peu de la tactique politique archaïque qui consiste à influencer l’électorat sous prétexte de « protéger les enfants », qui a connu une résurgence mal orchestrée dans le contexte récent.

Les allégations :
Les hommes prétendront être des femmes trans pour dominer dans le sport féminin.
La réalité
C’est un problème rare, sinon inexistant.
Même si cela existe, le problème est lié aux hommes cisgenres malhonnêtes et non aux femmes trans.

Les allégations :
Il appartient au gouvernement d’établir des politiques pour que les femmes cisgenres ne soient pas obligées de faire concurrence aux femmes trans « biologiquement plus fortes ».
La réalité
Il y a différents organismes d’organisation pour des sports particuliers à différents niveaux. Par exemple, la Fédération internationale de hockey sur glace régit le hockey à l’échelle internationale, y compris aux Jeux olympiques ; Hockey Canada régit le sport au Canada et a également des sections provinciales. Il n’y a pas d’organisme de réglementation unique pour l’ensemble du sport.
Pour plus de clarté, les gouvernements fédéral et provinciaux ne réglementent pas le sport de compétition. Dans le cas où la première ministre de l’Alberta s’est sentie obligée de faire des allégations et a promis de commencer à travailler avec des organisations sportives précisément pour que les femmes ne soient pas forcées de se mesurer à des « athlètes transgenres biologiquement plus fortes », il s’agit d’une nette exagération. Cette situation exacerbe la panique morale entourant les droits des personnes trans. En fait, contrairement à l’allégation selon laquelle les femmes trans devraient être exclues parce qu’elles sont « biologiquement plus fortes » que les femmes cisgenres, le Comité international olympique a déjà établi en 2021 que :
Aucun·e athlète ne devrait être empêché·e de participer à des compétitions ou en être exclu·e en raison d’un avantage concurrentiel non vérifié, présumé ou perçu injustement en raison de ses différences de sexe, de son apparence physique ou de son statut de personne trans.
Pour un examen plus approfondi et étayé par la recherche de la mésinformation sur l’inclusion dans les sports, consultez le rapport communautaire de l’organisme Re-Creation Collective.

Cette ressource fait partie du travail d’Egale Canada visant à combattre la haine envers les personnes 2SLGBTQI.
Utilisez le Centre d’action arc-en-ciel d’Egale pour accéder à plus de ressources et d’outils pour combattre la montée de la haine anti-2SLGBTQI.